Mon travail de recherche tente depuis de nombreuses années de comprendre l’histoire et l’évolution des différentes pratiques photographiques. L’apparition de l’image numérique, la circulation des images ainsi que leur perception par le spectateur sont des éléments moteurs de ce travail.
Dans ce contexte, ma réflexion s’est portée sur sa représentation et sa traduction dans un espace donné par le travail de la matière photographique. La volonté de s’émanciper de l’usage classique du médium photographique permettant l’élargissement du champ de la discipline est une question fondamentale de ce travail et c’est autour de ce point central que je souhaite développer mon investigation. En effet il apparaît essentiel de changer la façon de présenter la photographie, de sortir du mode de représentation classique afin de produire de nouvelles expériences visuelles, introduisant de nouvelles relations entre l’image et le spectateur. Cette mutation doit permettre l’émergence de nouvelles formes photographiques décloisonnant ainsi les pratiques artistiques. L’interdisciplinarité me semble être un point crucial car les images donnent une liberté de création absolument vaste une fois affranchies de leur traitement classique. Les grands axes de réflexion, s’articulent autour du rapport entre l’image et son support, de la représentation du temps et de la retranscription du réel. Face au développement de l’image numérique, la matérialité de l’image par sa présence physique lui confère t’elle le statut de création artistique, d’épreuve plastique ? La déconstruction du support photographique peut-elle permettre de tendre vers l’imaginaire du photographe ? La création photographique doit servir l’élargissement du champ de la discipline, donnant lieu à une certaine forme de transversalité, de transdisciplinarité tout en gardant sa fonction d’empreinte du réel permettant de matérialiser le temps, les espaces. |